ICT Switerland plaide pour un avenir numérique avec plus de femmes dans le secteur informatique
Avec la numérisation, les branches dites MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles et technologie) gagnent en importance dans de nombreux secteurs et professions. Or, les femmes restent clairement sous-représentées dans ces branches. C’est la raison pour laquelle ICTswitzerland, l’association faîtière de l’économie TIC, exige que le monde politique et économique, mais aussi le secteur de la formation et la société dans son ensemble, créent des conditions-cadres attrayantes et équitables pour les femmes dans le domaine informatique.
L’étude «The Future of Jobs» menée par le WEF indique que la qualité, le lieu, la forme et la durée des nouveaux emplois vont radicalement changer. Ainsi, des emplois seront délocalisés sur d’autres continents et les répercussions ne seront pas les mêmes sur toutes les branches selon le degré d’acceptation de la technologie et la capacité d’adaptation des travailleurs. En Suisse, les femmes seront elles aussi concernées: aujourd’hui, la plupart d’entre elles exercent une profession commerciale typique, un domaine qui connaîtra une pression croissante. Les branches MINT sont demandées dans les professions qui prennent de l’importance avec la numérisation, mais c’est justement là que les femmes manquent à l’appel. En effet, elles continuent d’être sous-représentées dans les formations informatiques; en 2018, seules 11 % des personnes diplômées de cette branche étaient de sexe féminin.
Dans sa prise de position «Pour l’avenir numérique: plus de femmes dans le secteur informatique!», la Commission pour la formation d’ICTswitzerland exige que chacun contribue à ce que les conditions-cadres en Suisse deviennent plus attrayantes et équitables pour les femmes. Alain Gut, président de la Commission pour la formation, insiste: «Le succès économique de la Suisse à l’avenir repose sur une augmentation massive de la part des femmes dans les branches MINT, en particulier dans l’informatique. Pour ce faire, un changement culturel et l’engagement de tous sont essentiels.»
La prise de position de la Commission pour la formation comprend notamment les exigences suivantes:
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- La Confédération, les cantons, les communes et les fondations sont appelés à promouvoir des initiatives MINT spécialement destinées aux filles.
- Les directions de l’instruction publique, ainsi que les hautes écoles pédagogiques, doivent augmenter leurs efforts pour garantir un enseignement adapté au genre. L’école obligatoire doit être garante de l’égalité entre femmes et hommes et ainsi entre filles et garçons. Sa mission pédagogique consiste donc à garantir l’égalité des chances entre les deux sexes.
- L’environnement familial, le corps enseignant, les personnes chargées de la formation professionnelle et les conseillers/ères en orientation encourageront les filles à choisir une profession «traditionnellement exercée par l’autre sexe» et renforceront la confiance de celles-ci dans leurs propres capacités mathématiques.
Position de cette faîtière:
Il est nécessaire que les employeurs de la branche informatique et de tous les autres secteurs qui recrutent des informaticiens et informaticiennes œuvrent pour l’attractivité du domaine. Il faut garantir que les femmes bénéficient de meilleurs salaires et possibilités de formation continue, mais aussi que des taux et horaires de travail flexibles soient proposés dans tous les secteurs d’activité dès l’entrée dans le monde professionnel.
Il est de la responsabilité des organismes de formation et des filières d’études d’améliorer l’image des domaines d’application et de l’utilité des formations MINT. Dans cette perspective, le monde politique au niveau national, cantonal ou local, est invité à s’engager en faveur des thèmes susmentionnés.
Un changement culturel doit avoir lieu pour promouvoir la place des femmes dans le domaine informatique. Les mentalités doivent changer dans les entreprises, les instituts de formation, l’administration scolaire, les services d’orientation professionnelle, mais aussi dans les familles et surtout dans la politique de formation. Des formes de travail modernes et un marketing ciblé, qui véhicule une image positive des professions informatiques, sont nécessaires.